Politique Tribune libre

Enjeux du journalisme en période pré-électorale  

Le rendez-vous du 12 octobre prochain, interpelle les acteurs de la communication publique dans la pratique de la science journalistique. Les médias, les partis politiques et les régulateurs électoraux ont un rôle à jouer pour garantir la participation citoyenne et faire prospérer la démocratie.

Le traitement de l’information par les médias est particulièrement important durant la période pré-électorale, car il peut avoir un impact déterminant sur le résultat de l’élection et le taux de participation. Pour les candidats, cette période permet de diffuser leurs idées, de promouvoir leur programme et de confronter leurs points de vue afin de mobiliser leur électorat et d’accroitre leur visibilité, notamment par le biais de meetings ou d’interventions dans les médias. « La période pré-électorale est une période sensible. Elle peut donner lieu à des tensions (verbales, physiques ou psychologiques) entre candidats, partis politiques, partisans et forces de l’ordre. Ces tensions sont susceptibles de s’étendre aux journalistes. Leur position centrale dans la période pré-électorale, notamment via des reportages susceptibles d’influencer l’opinion publique, peut en faire des cibles », explique l’enseignant des sciences politiques, Jean Paul OTTOU, à l’Université de Yaoundé II.

La sécurité : un enjeu clé pour l’exercice journalistique

Les principales sources d’insécurité pour les journalistes sont les candidats et les partis dont la réélection est en jeu. Certains n’hésitent pas à organiser des arrestations arbitraires contre les auteurs de reportages critiques sur le pouvoir en place. La censure via la fermeture des médias indépendants sous couvert d’allégations d’espionnage ou de fraude fiscale, le licenciement de collaborateurs, le retrait de licences ou des interdictions de publication. « Les journalistes sont des cibles d’agressions physiques lors de rassemblements ou conférences de presse ou victimes de menaces, de harcèlement et d’intimidation de la part des militants politiques ou de milices affiliées aux partis visant à les faire taire, influencer leurs écrits », renchérit l’enseignant des sciences politiques.

La protection de la liberté d’expression

Garantir la liberté d’expression impose aux États la stricte obligation d’assurer la sécurité et la protection des journalistes, et la libre couverture des élections dans toutes les régions du pays, y compris les plus sensibles politiquement. Les médias, les partis politiques et les régulateurs électoraux ont un rôle à jouer. Car lorsque les informations sont exactes, complètes et accessibles, les élections sont libres et équitables : la démocratie prospère.

                                                                                                               Joris TSANGA

LaDirection

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