Le 28 août 2025 à Yaoundé, l’artiste a dévoilé son nouveau single «Ma Candidature», un titre au ton satirique qui questionne la sincérité des promesses politiques à l’approche de la présidentielle.
Avec “Ma Candidature”, sa nouvelle chanson, Dynastie le Tigre signe un retour percutant. L’artiste mêle humour et lucidité pour livrer une satire politique aux allures de manifeste citoyen. Dans ce nouveau clip le Tigre se glisse dans la peau d’un candidat au fauteuil présidentiel. Costume sobre, sourire maîtrisé, micro à la main, il arpente un décor qui rappelle les campagnes électorales : affiches défraîchies, promesses en écho. On le voit marcher dans les rues, saluer les habitants, s’arrêter devant des affiches politiques défraîchies. Il y a ce jeu de lumière, ces plans rapprochés sur les visages d’un peuple attentif tout concourt à bâtir l’illusion d’un meeting. Les premières images posent le décor d’une satire politique soigneusement construite, où la musique devient le miroir d’une société habituée aux mêmes discours à chaque élection. Entre humour et gravité, le clip alterne les scènes de bain de foule et les moments de solitude, comme pour dire que derrière le « candidat » se cache un citoyen désabusé.
Derrière le costume du candidat se révèle l’homme : Dynastie le Tigre, de son vrai nom Mbida Douglas, figure charismatique du bikutsi urbain, devenu au fil des années l’une des voix les plus franches de la scène camerounaise. Fidèle à son ton mordant, il use ici de la dérision comme d’une arme. Le chanteur, qu’on a connu passionné dans « Dingue de toi», s’impose aujourd’hui comme un chroniqueur du quotidien camerounais, observant les travers politiques avec un regard à la fois amusé et critique. Dans « Ma Candidature », Dynastie ne se contente pas de dénoncer : il questionne. Il évoque la baisse du prix du tapioca, la fin du whisky frelaté, le renforcement du réseau d’eau et d’électricité, la justice sociale autant de promesses que l’on entend à l’approche des élections. Mais il met aussi en garde : faut-il faire ces promesses pour gagner des sympathies, ou les tiendra-t-on réellement une fois élu ? Le refrain répète avec insistance l’idée que chaque bulletin est un pari sur la parole donnée. Le ton oscille entre espoir et défi : Dynastie invite à mesurer la distance entre les discours électoraux et les actes concrets. À l’approche des scrutins présidentiels 2025, ce titre tombe comme une piqûre de rappel. Dans un contexte où les candidats s’activent pour séduire les électeurs, l’artiste s’arme de sa voix pour offrir une alternative : ne pas rester silencieux devant les promesses creuses. C’est aussi un geste de responsabilité artistique : utiliser la musique comme tribune, rappeler au citoyen que la politique n’est pas un show, et qu’un bulletin de vote n’est pas une carte blanche.
Entre satire et conscience, « Ma Candidature » n’est pas une promesse de plus : c’est un bulletin sonore glissé dans l’urne du bon sens.
Par Liliane Netsang