Depuis deux décennies, la Chine est devenue l’un des partenaires économiques majeurs du Cameroun. La coopération entre les deux pays se manifeste particulièrement à travers de grands projets d’infrastructures, financés en grande partie par des prêts concessionnels ou des partenariats publics-privés. Parmi les réalisations les plus emblématiques figurent le port en eau profonde de Kribi, la centrale hydroélectrique de Memve’ele, l’autoroute Yaoundé–Douala et plusieurs stades construits pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2021. Ces projets visent à moderniser les infrastructures, soutenir la croissance économique et améliorer la compétitivité du Cameroun dans la sous-région.
L’impact économique est notable : le port de Kribi, par exemple, renforce la position stratégique du Cameroun comme hub logistique en Afrique centrale, facilitant le transit de marchandises vers le Tchad et la République centrafricaine. De même, les centrales électriques construites avec l’appui de la Chine contribuent à réduire le déficit énergétique, un frein majeur au développement industriel. Toutefois, cette coopération soulève des débats. Les critiques portent sur l’endettement croissant du pays vis-à-vis de Pékin, la dépendance excessive à un seul partenaire, ou encore la faible implication des entreprises locales dans l’exécution des chantiers.
Malgré ces réserves, les autorités camerounaises considèrent la Chine comme un partenaire stratégique incontournable, capable de financer rapidement des projets d’envergure que d’autres bailleurs hésitent à soutenir. Pour l’avenir, l’enjeu sera de trouver un équilibre entre la valorisation de ces investissements et la préservation de la souveraineté économique du Cameroun, tout en diversifiant ses partenariats pour réduire les risques de dépendance.